J’ai chaussé mes skis ce matin après avoir dit au revoir et souhaité bonne chance aux autres expéditions déposées à Hercules Inlet avec moi. J’en ai rêvé, j’y suis !


Je suis parti dans une météo mitigée et me suis rapidement retrouvé seul. C’est un drôle de sentiment de ne pouvoir compter que sur soi dans cet environnement. C’est saisissant. On se sent vulnérable et il faut être vigilant. D’autant plus que cette partie du parcours n’est pas la plus simple. J’ai les yeux rivés sur ma boussole et mon GPS. Je dois gagner un plateau à 800 m d’altitude et éviter les champs de crevasses localisés avec Antarctic Logistics & Expeditions grâce à des images satellites.


Courbé, tête baissée, je pousse de toutes mes forces sur mes bâtons pour avancer dans la montée. Je tire 115 kg de nourriture et d’équipement. Dès que je m’arrête, le traîneau m’entraîne vers le bas de la pente. Dès que je repars, je dois arracher le traîneau à la neige dans un grand coup de bassin. Le vent a, par endroits, soufflé toute la neige et laissé de la glace à nu. Je me suis retrouvé par terre en glissant sur un pan de glace bleue... Cette ascension est un effort soutenu qui devrait durer encore 2 jours. Un pas après l’autre.